Publié le 12 avril 2015–Mis à jour le 12 avril 2015
En s’appuyant sur le concept de flexicurité tel qu’il est défini au niveau macro-économique, la recherche a pour objet d’analyser des pratiques de flexicurité mises en œuvre de façon concertée par des petites et moyennes organisations dans un cadre préventif. Il s’agit plus précisément de s’intéresser au niveau « méso », c'est-à-dire des pratiques entreemployeurs sur un même territoire. L’étude vise ainsi à modéliser qualitativement les facteurs clés de succès permettant la mise en œuvre effective d’une certaine forme de flexicurité, dans le double intérêt des employeurs et des salariés.
La méthodologie qualitative mobilise les outils de l’étude de cas, notamment les entretiens semi-directifs. Quatre terrains sont étudiés : deux situations de réussite, analysées in vivo, et deux tentatives non abouties, analysées ex post.
Les résultats mettent tout d’abord en évidence que la flexicurité offre aussi bien de la flexibilité aux employeurs qu’aux salariés, et, inversement, que ces derniers ne sont pas les seuls à rechercher de la sécurité. Cependant, les dispositifs étudiés n’offrent qu’une forme incomplète de flexicurité au regard de la littérature mobilisée, ce que nous traduisons par une « flexicurité émergente ». La modélisation qualitative prend la forme d’un « cube de la flexicurité » qui schématise les trois axes clés identifiés (flexicurité,
proximité et acteurs indirects), comportant chacun deux dimensions, soient huit combinaisons possibles. Ce cube met en évidence l’importance de la présence cumulée des différentes dimensions pour prétendre à des pratiques de flexicurité émergente.