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L’importance relative des fonctions opérationnelles au sein des start-up : l’art de réunir et de répartir des ressources rares

Publié le 11 mars 2015 Mis à jour le 28 mars 2015

L’entrepreneuriat et l’innovation, en période de chômage élevé, sont souvent vus comme des solutions à la stagnation économique. Les crises se sont souvent révélées être des catalyseurs d’innovation. Par exemple, « IBM, Disney, Microsoft et Apple ont été créés pendant une récession1 ». Les économistes et les politiques ont depuis longtemps bien compris l’intérêt de l’entrepreneuriat pour l’économie : gain de productivité, innovation, emploi et croissance.

De nombreuses initiatives publiques tentent d’enclencher un cercle vertueux pour la croissance. Par exemple, le statut d’auto-entrepreneur a permis un développement sans précédent de l’entrepreneuriat, multipliant les microstructures de services mais également réduisant le coût du travail pour des entreprises innovantes au stade de jeune pousse. L’Insee estime ainsi à 500 000 le nombre annuel de créations d’entreprises. Bien que marginale en volume d’affaires, la start-up est au coeur de la dynamique entrepreneuriale. Il faut la mettre en perspective avec la révolution des technologies de l’information, saut technologique qui a précipité l’innovation technique et organisationnelle dans un environnement changeant et peu concurrentiel (« disruptive innovation »). Il faut aussi l’appréhender au sein d’une évolution plus large des modèles d’innovation pour les entreprises matures. En effet, passant d’un modèle d’innovation fermé et propriétaire à un modèle d’innovation ouvert, les entreprises ont également donné de l’espace à de jeunes pousses pour grandir, avec en prime une possibilité de revente rapide pour les entrepreneurs si la technologie tient ses promesses. Ainsi, de nouveaux types d’entrepreneurs ont vu le jour, du serial entrepreneur, qui exploite les opportunités de marché et revend rapidement son entreprise pour en créer une nouvelle, au business angel, entrepreneur ayant fait fortune et prenant des participations dans de nouvelles start-up en phase d’amorçage. Un écosystème entrepreneurial inspiré de la Silicon Valley américaine s’est développé de façon plus ou moins contrôlée afin de favoriser le développement des entreprises innovantes.
Dans ce contexte, il est primordial de comprendre le processus de création d’entreprise,
en particulier d’entreprise innovante. La littérature académique est riche sur ce sujet, mais la France a donné peu d’études sur ses spécificités (si elles existent). Surtout, la majorité des travaux réalisés sur ces thématiques s’est attachée à comprendre l’écosystème dans lequel baigne la création d’entreprise, en particulier le système financier, et non pas le processus même de création. Cela s’explique principalement par le peu d’informations publiques collectées sur les start-up françaises comparativement à d’autres pays.
La contribution de cet article à la littérature est d’étudier un aspect fondamental de la création d’entreprises innovantes en France : l’importance relative des principales fonctions opérationnelles au sein de la start-up. À travers une enquête réalisée auprès de plus de cent cinquante créateurs d’entreprise, cet article ambitionne d’analyser l’équilibre fragile entre les différentes fonctions au sein de la start-up. L‘intérêt est notamment de mieux comprendre les priorités des entrepreneurs
dans leurs activités quotidiennes.

Mis à jour le 28 mars 2015